Alain Clément

Né en 1941 à Neuilly-sur-Seine, Alain Clément a choisi le Sud de la France comme terre d’élection. Il vit et travaille aujourd’hui entre Nîmes et Paris, où se situent ses deux ateliers, et se rend régulièrement à Berlin, autre ville de prédilection.

Il se forme à Paris à l’académie de la Grande Chaumière et à l’Atelier 17 de S.W. Hayter où il s’intéresse à la gravure et à l’édition. Devenu Montpelliérain en 1965, il ouvre un atelier d’imprimerie et de typographie. Cet intérêt pour le livre et la poésie ne se démentira jamais.

Proche dans les années 70 des mouvements avant-gardistes dont notamment Supports/Surfaces, il participe au débat théorique de remise en cause de la peinture dans sa forme traditionnelle, illusionniste et limitée au tableau de chevalet. Pourtant, sa peinture s’éloigne vite d’un formalisme au sens strict pour laisser libre cours à une forme d’expressionnisme.

Dans les années 1970/80, Alain Clément enseigne dans les Écoles des beaux-arts de Montpellier puis de Nîmes, où il devient directeur en 1985. Il réalise des peintures de grand format, saturant l’espace. Son inspiration puise dans l’œuvre de Monet, Stella, Newman. La peinture sort peu à peu de son cadre et se confronte à l’architecture.

Le corps est présent comme sujet et dans le rapport physique du peintre à l’espace de la toile. Ses voyages en Italie, à Rome et à Venise, l’étude de Borromini et du Bernin le conduisent à une expression picturale que l’on peut qualifier de baroque.

En 1996, Alain Clément expose au musée d’art moderne de Céret une série de grandes toiles réalisées pour certaines après un séjour à New York où la ville et le jazz sont une nouvelle source d’inspiration. Au cours des années 1990, le lyrisme de sa peinture s’assagit, l’espace se resserre, pour devenir structuré, architecturé.

Cette nouvelle construction du tableau conduit le peintre à franchir le pas vers la troisième dimension. Des reliefs muraux, des sculptures voient le jour, qui composent désormais une nouvelle forme d’expression aux côtés de la peinture. Depuis, toutes les expositions d’Alain Clément témoignent de cette double création et du dialogue entre peinture et sculpture.

En 2000, l’artiste présente des sculptures monumentales à la foire de Cologne. Un long séjour en Toscane renforce l’architecture des créations picturales, témoignant de l’attirance du peintre pour l’espace construit du Quattrocento. Bientôt, un voyage éclair à Tanger l’oriente vers une ligne faite d’arabesques, une lumière et une couleur inspirées de l’art de Matisse qui hante le peintre depuis toujours.

Dans les années 2010, Alain Clément reçoit de nombreuses commandes pour des sculptures monumentales ou des éléments liés à des architectures. La sculpture, monumentale ou éditée en petits formats, prend de plus en plus d’importance mais reste liée à la peinture.

Après l’Arsenal-Musée de Soissons en 2016, le Musée d’art moderne de Céret lui a consacré une exposition personnelle en 2017. La galerie Catherine Putman à Paris accueille son travail jusqu’au 19 mars 2022.