Pierre Brune

Dès 1910, Pierre Brune affirme son souci de la construction et la rigueur de son dessin lorsqu’il expose aux Indépendants. En 1913, il fait sa première exposition chez le marchand d’art Druet aux côtés des œuvres de Dufy, Rouault… C’est le grand critique André Salmon qui rédige la préface du catalogue : « Pierre Brune, anxieux de certitude, veut avant tout reconnaître sa route. Il ne craint pas de retarder ce grand voyage, afin de se tracer, sinon un plan formel du beau royaume à conquérir, du moins l’harmonieuse carte céleste nécessaire à son orientation ».

La majorité des œuvres de cette époque représentent des paysages urbains de Marseille, Lyon, Montauban, qui expriment son besoin d’appuyer son travail de construction sur les surfaces et les volumes géométriques. Sa peinture est alors influencée par le cubisme comme en témoigne La fête foraine.

Mobilisé pendant la Première Guerre mondiale, il contracte une maladie qui l’obligera à se fixer dans le sud. C’est à Céret qu’il s’installe en 1916. Il ne quittera le Vallespir qu’épisodiquement pour aller exposer des œuvres à Paris, chez Duret, Katia Granoff ou à Toulouse chez Chappe. À Céret, sur les vestiges du château féodal, il construit sa maison, « le Castellas » où il accueille ses amis artistes. En 1919, il y est rejoint par un groupe de peintres comprenant Soutine, Krémègne, Masson, Loutreuil. Certains d’entre eux étaient ses voisins d’atelier à la cité Falguière à Paris. En 1926 son œuvre est présente dans de nombreux musées comme le musée d’Art moderne de Paris, les musées de Toulouse, Albi mais aussi à Baltimore aux États-Unis.

Un incendie détruit le Castellas et une grande partie de son travail en 1946. Brune reconstruit la maison. En 1948, il entreprend, avec l’aide de Frank Burty Haviland et de la municipalité, de créer le musée d’art moderne de Céret. Nommé conservateur, il réunit la collection initiale léguée par l’archiviste cerétan Michel Aribaud et des œuvres collectées auprès d’artistes (Picasso et Matisse font don de plusieurs pièces), de leurs veuves ou de leurs héritiers, ainsi qu’auprès de collectionneurs comme Kahnweiler. Un hommage permanent lui est rendu dans le patio à travers le bronze de son portrait sculpté par Carvillani ainsi qu’à travers de nombreuses œuvres exposées dans le parcours historique de la collection.

Pierre Brune est un peintre de genres : paysages, portraits, natures mortes. L’ensemble de son œuvre témoigne de sa fidélité pour l’observation de la nature et son attachement à Céret maintes fois peint à travers ses paysages dont Les platanes.