Ben

Né en 1935 à Naples, Ben vit et travaille à Nice.

Ben, de son véritable nom Benjamin Vautier, cherche dans ses œuvres à pousser à l’extrême la théorie de Marcel Duchamp : « Tout est Art ». Depuis 1958, les tableaux noirs sur lesquels il inscrit des écritures, sorte de maximes, d’apostrophes au visiteur, font part de ses critiques sur l’art et ses pratiques et sur la société de consommation en général.

Ben accueille dans sa ville à Nice en 1963 les manifestations anti-musicales du mouvement germano-américain fluxus. Le flux constant de la spontanéité, de l’improvisation dans la plus grande cacophonie, l’utilisation permanente des jeux de langage et des médias les plus divers sont quelques-unes des caractéristiques de l’esprit fluxus, auquel Ben souscrit. À partir de 1960 l’œuvre de Ben se confond avec lui-même, lorsqu’il décide de tout signer, de tout livrer en vrac, sous forme de tableaux, de performances ou de journaux.

En juillet 1966, Ben et ses amis participent à l’exposition « Impact I » à Céret. Ceux qui constitueront quelques années plus tard l’image de marque de l’art en France font un happening, sur la place Picasso. S’impliquant dans la création vivante, le musée de Céret les invite à laisser une œuvre. Seules celle de Ben (Tirez) et celle de Viallat restent au musée.

Durant l’été 1987, Ben présente sa première exposition personnelle au musée de Céret. Il y expose des œuvres où il réaffirme son combat pour les cultures minoritaires, contre une culture unifiée, centralisée par l’État. Ceci apparaît dans une de ses œuvres conservées au musée : No hi ha poble sense cultura ni cultura sense llengua (Il n’existe pas de peuple sans culture ni de culture sans langue).

En 1995, une commande publique est passée à l’artiste pour la ville de Blois, Le Mur des mots qui constitue l’une des œuvres les plus conséquentes de l’artiste. En 2010, sa grande rétrospective « Ben, strip-tease intégral » se tient au musée d’Art contemporain de Lyon. Puis, en 2013, Ben inaugure sa Fondation du doute à Blois, lieu où il considère que règne l’esprit fluxus.