Toni Grand

Né à Gallargues-le-Montueux en 1935, Toni Grand décède en 2005 à Mouriès.

Toni Grand a enseigné dans plusieurs écoles des Beaux-arts : Nîmes, Paris puis Marseille. Après avoir découvert le mouvement Supports-Surfaces en 1968, l’artiste entreprend à partir de 1970 « une lecture déconstructrice » de la sculpture traditionnelle, des matériaux et des gestes du sculpteur. Il utilise les bois taillés, la résine et plus tard la pierre et les ossements d’animaux. L’œuvre de Toni Grand s’oppose à la sculpture traditionnelle et à ses fonctions habituelles de représentation, symbolisme et métaphore, au socle, à la composition et au matériau noble. Il travaille avec des matériaux grossiers, il met en évidence les usages du matériau et non ses qualités.

La sculpture de Toni Grand se caractérise par son économie de moyens et son dépouillement. Il utilise surtout le bois de 1969 à 1975. Les premières pièces réalisées dans ce matériau mettent en opposition les parties travaillées et les parties laissées à l’état brut. À la fin des années 70 la résine prend une part de plus en plus importante dans son travail : alliée à la pierre, au bois, puis à la matière organique avec les poissons. L’œuvre Du simple au double, spécialement réalisée pour le musée en 1993, se présente en 17 cylindres dont le volume est déterminé par l’élément de base, un poisson qui disparaît dans les incrustations de la résine. La disposition des cylindres indique une multitude de directions qui s’entrecoupent les unes les autres, apparemment aléatoires et nous invite au mouvement.

L’œuvre de Toni Grand se trouve à la jonction de deux questions : d’un côté la question de la relation entre la structure et le hasard, et de l’autre, le lien entre fiction et réalité entre la construction spirituelle et l’objet concret, réel. Le centre national d’art et de culture Georges Pompidou (Paris) rend un hommage à Toni Grand en 2007 en présentant à l’atelier Brancusi un accrochage de ses œuvres. En 2013, le musée d’Art moderne et contemporain (Genève, Suisse) lui consacre une rétrospective intitulée « Toni Grand, nature et artefact ».