Antoni Tàpies

Né en 1923 et décédé en 2012 à Barcelone.

Antoni Tàpies manifeste son intérêt pour la peinture et le dessin dès l’adolescence. Il est profondément marqué par la guerre civile. À partir de 1945 dans un esprit néodadaïste alternant abstraction et primitivisme, il travaille des matériaux différents. Deux ans plus tard il participe à la création de la revue « Dau al Set » et s’intéresse à la peinture surréaliste. Son amitié avec Joan Brossa date de cette époque où il fait également la connaissance de Joan Miró dont la catalanité est pour lui exemplaire.

Depuis les années cinquante, Antoni Tàpies explore les matériaux de l’art : latex, émulsions, goudrons, huiles, marbres et pigments en poudre, résines, eaux-fortes au sucre et carborundum. Des marquages et inscriptions forment un vocabulaire plastique minimal et fortement expressif. Chaque œuvre semble avoir conservé les traces du passage de l’homme et du temps, d’évènements plus ou moins violents, plus ou moins éphémères. Qu’il soit de référence symbolique ou quotidienne, chaque élément apporte son « affect » à la surface et interpelle celui du spectateur. Antoni Tàpies nous entraîne dans des mondes divers : celui de la protestation, des graffitis urbains, de l’ordonnancement de la matière, mystique, méditatif.

Tàpies marque fortement l’art de la fin du XXᵉ siècle et de façon internationale par la force expressive de son langage, la valeur de ses recherches formelles, tout en défendant l’esprit catalan et l’intégrité de sa culture. Tàpies réalise le Diptyque mural sur lave de Volvic en 1990 qui trouve sa place sous le porche du musée, lieu de transition entre le « dehors » et le « dedans » du musée, symbole d’ouverture à la ville.

En 1984, l’artiste crée sa fondation à Barcelone consacrée essentiellement à sa vie et à son œuvre. Le musée d’Art moderne de Céret lui rend hommage en 2012 avec l’exposition « Antoni Tàpies, image, corps, pathos » programmée du vivant de l’artiste. Le musée Les Abattoirs (Toulouse) organise en 2016 une exposition monographique intitulée « Tàpies, parla, parla ».